La [Pologne a payé largement son tribut à la II-ème
Guerre Mondiale par la ruine complète de son économie
nationale, par la destruction des milliers de
villes et de villages, non moins grande que celles
d’Oradour et de Lidice, par la mort de 6 millions
de ses citoyens péris dans la lutte contre l’agresseur
et plus souvent encore sauvagement assassinés par
les nazis.
Ce solde tragique fut, en ce qui concerne la Pologne,
de beaucoup plus élevé que tout ce qu’ont dû subir
les autres nations attaquées par les impérialistes allemands.
L’occupation, elle-même, est devenu un terrible
cauchemar difficile à comprendre pour un être humain.
Il n’est donc point étonnant, qu’une fois notre liberté
reconquise après la contrainte nationale en même
temps que sociale, le sentiment de reconnaissance
dans la population polonaise s’est mué en un élan
général tendant à glorifier la mémoire de ceux qui
ont donné leur vie en luttant contre l’occupant.
Pour exprimer et protéger cet élan national, la Diète
Polonaise en vertu de la loi du 2 juillet 1947 a créé
le Conseil pour la Protection des Monuments des
Luttes et du Martyre. Les représentants des Organismes
dirigeants aussi bien politiques qu’administratifs
et sociaux ont été désignés comme membres du
Comité par Tordre du Ministre de la Culture et des
Arts, pour une cadence biennale. Le Conseil est autorisé
entre autres à: “coordonner les activités des autorités,
des organisations et des institutions sociales sur
le plan de la commémoration des luttes et du martyre
de la Nation polonaise et des autres Nations.” Il est
chargé aussi “d’établir des directives d’ordre général”
dans le domaine d’activité précité.
Au cours de la première période concernant l’exercice
des années 1047—Ш60, le Conseil n’a pu réaliser
son programme ne fut-ce que par une commémoration
des lieux principaux des luttes et du martyre. La
raison en fut surtout dans le manque du personnel
susceptible de réaliser ces plans.
La situation a changé de tout en tout vers la fin de
I960, lorsque le Ministre Janusz Wieczorek, chef de
l’Office du Conseil des Ministres, fut élu Président du
Conseil pour la Protection. Grâce à son talent d’organisateur
et à son esprit d’initiative, le nouveau
Conseil a procédé d’abord à une mise en lumière des
buts qu’il se posait si hardiment, notamment à
— établir un relevé complet des lieux des luttes et du
martyre en Pologne ainsi que des objectifs analogues
concernant la Pologne à l’étranger,
— organiser pour chacun d’eux un service de protection
sociale permanent,
— diffuser largement l’idée même de la protection
des lieux historiques marqués par des souvenirs nationaux.
Pour aboutir plus aisément à la réalisation de ces
buts, le Conseil a créé, sur tout le territoire de la
Pologne, des succursales sous forme de Comités
sociaux pour la protection des monuments des luttes
et du martyre, à 1,échelle des voïevodies, des districts
et des municipalités. Leur composition répondant aux
principales forces actives de la société, ainsi que
les buts qu’ils se posaient étaient parallèles à ceux
du Conseil pour la protection.
En môme temps le Conseil donnant exemple d’une
activité aussi généreuse que rationnelle et énergique,
a créé un stimulant pour les activités de tous les
Comités des terroires. Grâce à une mise en marche
si bien conçue et préparée, les réalisations des six
années de travail (1901—1906) de ce Conseil reformé
ont abouti à des succès réels, sur tous les plans
envisagés, malgré qu’elles se basaient en général sur
l’apport des forces sociales libreihent engagées. Ce
sont les activistes de l’Association des Guerriers pour
le triomphe de la Liberté et de la Eémocratie, les
enseignants et les éclaireurs polonais et bien d’autres
personnes encore qui par leur travail ont contribué
à la création d’un repertoire de tous lieux de lutte et
du martyre en Pologne. Les résultats de cette entreprise
difficile, la découverte simultanée, qui dure toujours
encore, de nouveaux lieux de massacre et de
crimes commis par les hitlériens, ont confirmé l’existence
en Pologne de 20.000 places marquées par les
luttes et la mort d’une seule personne un d’un groupe
de personnes, luttant pour la liberté. La liste des
cimetières de guerre des soldats polonais et d’autres
lieux ayant trait à notre histoire de la dernière guerre,
à l’étranger, dressée par les soins de nos postes diplomatiques
et consulaires, a révélé l’existence de ce
genre d’objectifs sur le territoire de 30 pays du monde
entier.
Les soins que l’on a apportés pour nettoyer et aménager
ces lieux de souvenirs, pour commémorer les 5.000
objectifs désignés par !’opinion publique, à l’aide des
tableaux commémoratifs, des monuments, des obélisques,
de grandes pierres pourvues d’inscriptions etc.,
a 'demandé encore plus d’effort général pour mobiliser
les forces sociales et les moyens économiques de leur
réalisation. Une large part a été effectuée grâce
à l’activité et aux fonds sociaux, qui ne trouvaient
d’appui dans les crédits d’Etat que dans le cas de
grave nécessité.
L’action directe du Conseil pour la Protection a porté
sur les camps de concentration généralement connus
notamment: Oświęcim-iBrzezinka, Majdanek, Sztutów,
le grand camp de prisonniers et le lieu de leur martyre
à Labinowice, ainsi que les terrains des camps
d’extermination des centaines de miliers de victimes
de l’Europe entière à Treblinka, Chełmno sur Ner,
Płaszów et d’autres.
En même temps le Conseil a patronné l’action de
commémorer et d’exposer les lieux des luttes célèbres
dans l’histoire de la dernière guerre, notamment:
Westerplatte, Kołobrzeg, Wał Pomorski etc.
En vue de garantir à tous ces objectifs un service
de conservation et de sauvegarde permanente, le
Conseil et les Comités ont procédé à l’organisation
des équipes de protecteurs sociaux. Le patronnage
social a été assumé par les écoles les plus proches
du lieu envisagé, par les établissements de travail,
par les groupements des éclaireurs, par l’armée polonaise
et d’autres organisations encore. Toutes elles
ont pris à leur charge d’entretenir en bon état le
lieu des souvenirs qui leur est confié, d’y faire les
réparations courantes et d’organiser leurs anniversaires.
Jusqu’à ce jour, 6.000 équipes de protection
ont été constituées. Les patrons du pays ou de
l’étranger qui se sont distingués par leur activité
sont honorés par le Conseil qui leur discerne des
diplômes ou des décorations du ’’Protecteur des lieux
de souvenirs nationaux”. '
Le Conseil pour la Protection et les Comités des
terroires, sont toujours en rapport avec le public
qu’ils informent par la presse, la radio et la télévision
des buts et des résultats de leur activité faisant
souvent appel à leur aide bénévole. Les liens qui unissent
les Comités à la jeunesse scalaire et aux éclaireurs
sont particulièrement cordiaux et empreints
d’amitié. '
Grâce à l’initiative et aux soins du Conseil toute une
série de publications a paru apportant des connaissances
précieuses et très avancées, concernant les
années 1939—1(946 telles par ex. que le ‘‘Guide des
lieux commémorés des luttes et du martyre en Pologne
(1939—1944)” publication qui a été largement
diffusée. Elle a été publiée en cinq langues. L’on
peut aussi mentionner la série des cartes géographiques
présentant les lieux des crimes hitlériens et de
luttes contre l ’occupant sur le territoire de la Pologne
soit encore la participation des Polonais aux diverses
batailles de la II-ème Guerre Mondiale sur toutes les
lignes de front. On est en train de publier aussi une
série de monographies populaires concernant les lieux
des luttes et du martyre, les plus renommés, ainsi
qu’une série de cartes postales reliées en albums etc.
Le Conseil initie des recherches scientifiques sur
l’histoire des années (1939—1945, organise des concours
d’oeuvres d’art sur ce sujet. Chaque année, en collaboration
avec les Comités, il procède à l’organisation
d’une centaine de manifestations, de rencontres et de
conférences traitant de mêmes sujets.
Une activité de si large portée, entièrement désintéressée,
grâce à laquelle la Nation a pu payer son
dû à la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour
sa liberté, a gagné au Comité la grande estime dont
il jouit dans notre pays. T1 parait que dans aucun
autre état n’existe une institution pareille qui soit
tenue, comme la notre, de mettre en lumière et de
commémorer les valeurs les plus précieuses de notre
histoire ainsi que de former sur ces exemples, en
leur donnant un nouvel essor, les forces morales de
la société contemporaine.